Cet exemple, aussi simple soit-il, illustre cette
évidence que, plus un corps est petit, plus sa surface relative de contact
avec l’extérieur est grande et plus les échanges qu’il entretient avec le
milieu sont relativement intenses :
Quand ces échanges sont favorables le petit individu pousse plus vite que le
grand, et quand le milieu est toxique, il est le premier à en pâtir.
(Mathématiquement : F=S/V et quand V tend vers zéro, F
tend vers l’infini).
Cette influence du rapport « surface sur volume » est
une constance de la nature qui trouve son expression dans une infinité de
situations :
- Influence du rapport « section/poids » dans le
muscle
(comparaison du vol du vautour et du moineau ; du saut de la puce
et de l’homme)
- Rapport « surface/volume » chez la baleine et la
protection contre le froid.
- Ebouillantage
des huîtres adultes pour tuer le captage de petites huîtres ou de petites
moules.
- Choix de super-tankers pour limiter les pertes
d’énergie relatives au transport du pétrole.
- Forme des feuilles, des thalles de laminaires et
forme des fruits, longueur des jambes des Hominidés.
Etc.
PREMIERES
REACTIONS A CES MORTALITES EXEPTIONNELLES
Chez les ostréiculteurs normands:
Deux réunions à Gouville :
- Le 9 juillet 2008 , (huit jours après l’apparition de
la mortalité).
- Le 13 août. Un mois et demi plus tard.
Affluence : environ 250
conchyliculteurs
Nombreux élus.
Représentants de l’Administration.
Représentant de l’écloserie Satmar.
Pas de Presse : Interdite à la réunion !
a) Position de L’Ifremer : la responsabilité d’un virus
est privilégiée.
b) Contestation
violente d’un collègue de la Baie des Veys.
c) Contestation technique de G. Quétier :
1) J’expose quelques éléments de mon
expérience (fondation de l’ostréiculture sur la côte ouest du Cotentin,
voilà plus de 40ans, et première importation de naissain japonais.)
2) J’explique le rôle du rapport
« surface/volume » pour expliquer que la mortalité frappe surtout les
petites.
3) J’affirme qu’il est important de
connaître la qualité de l’eau de mer baignant nos huîtres pendant qu‘elles
crevaient et je demande à l’Ifremer quelles sont les mesures dont il
dispose. Une responsable du laboratoire de Port en Bessin, Aline Gangnery,
m’apprend alors que L’Institut possède une balise qui mesure en permanence
la température de l’eau, son ph, sa salinité, sa teneur en oxygène et que
cette balise est dans la Baie des Veys.
(un emplacement bien peu représentatif de la qualité des eaux de culture
normandes).
A ma question :
« Avez vous corrélé les résultats fournis par cette balise aux mortalités
observées ?»
Mme Gangnery me répond : « Nous ne
l’avons pas encore fait, mais nous le ferons ».
Nous étions le 13 août, un mois et demi après l’épisode mortel !
Manifestement ce genre de travail n’intéressait pas l’Ifremer !
4)
Toujours au cours de ces deux réunions, j’ai affirmé que je restais persuadé
que nos naissains, ayant poussé de façon exceptionnelle au printemps, ne
sont morts que des conséquences d’une asphyxie du milieu marin et non des
suites d’une maladie.
Plus tard j’ai
découvert en lisant le P.V. de nos réunions que mes interventions avaient
été tout simplement passées sous silence (censure !).
Le
choc dans les médias
1)
Premier article dans Ouest-France (O.F.) du 12. 07.08, signé Cosquéric :
Il titre
« Les huîtres meurent l’estomac trop plein ».
Voilà qui équivaut à déclarer qu’elles sont mortes par cause
d’eutrophisation (l’étymologie grecque donne « eu »
pour « bien » et « trophi » pour nourrir ou
nourriture).
2) Article du
Figaro du 11.07.08 :
« Les huîtres françaises menacées d’une maladie
mystérieuse…en quelques jours entre 40 et 100% des jeunes huîtres de tous
les bassins français du Nord à la Méditerranée ont été décimés… »
3)Article de la
Manche Libre du 2 août 2008 : Titre : « La
piste climatique ».
4)Articles du Monde
du dimanche 17 et du lundi 18 août 2008.
En première page et en
pages internes.
Deux journalistes interviennent :
- La première est
en charge des problèmes environnementaux au Monde : Christiane Galus.
Elle choisit clairement l’explication par l’eutrophisation en présentant de
nombreuses citations de trois spécialistes : Robert Diaz, Rutger Rosenberg
et Romana.
L’eutrophisation est attribuée, par l’auteur et les
scientifiques qu’elle cite, aux engrais et rejets agricoles.
- La deuxième est déléguée par le journal à
Blainville : Laetitia Clavreul qui interroge :
Françoise Leroux.(conchylicultrice).
Richard Jaunet (gérant d’un groupement d’employeurs)
Georges Quétier.
Jean Claude Cordier (conseiller en conchyliculture)
Louis Tessier (Vice-Pt de la S.R. C.)
Les témoignages recueillis par Laetitia Chavreul font état
de la brutalité et de l’intensité du phénomène mortel et
confirment les déclarations précédentes du Figaro.
Elle cite L’Ifremer « qui privilégie la piste
OSHV1 »
L’EUTROPHISATION
Les
nitrates qui sont introduits dans les mers en augmentent
grandement leur fertilité.
Le plancton végétal croît rapidement, tout comme le plancton animal qui s’en nourrit.
Quand le milieu est favorable le phénomène s’emballe,
on parle d’«efflorescence » ou de « bloom »
planctonique.
Il n’y a plus assez d’oxygène pour entretenir la vie d’une population
pléthorique.
Le plancton asphyxié crève et avec lui quelques varechs flottants ça et là
dans la mer.
Leurs cadavres sont digérés par des bactéries consommatrices d’oxygène de
telle sorte qu’une réaction en chaîne se met en place :
Les organismes
vivants sont asphyxiés et les déchets de leur décomposition tombent au fond.
Et des produits toxiques sont émis.
Le rôle des courants de marée, faibles en période du
solstice,est néanmoins important,
tout comme l’est
celui des vents d’amont ramenant les eaux asphyxiées
du fond en surface selon le schéma ci-joint.
(« Upwelling des auteurs anglo-saxons »).
Après la période explosive destructrice, la vie
reprend
ses droits. Le plancton réapparaît et se développe à
nouveau et les huîtres rescapées reprennent leur pousse.
Puis, bien que la température de l'eau ait augmentée,
nous sommes en juillet, la solubilité de l’oxygène a diminué fortement de
telle sorte que sa concentration, qui reste faible, régule la production du
plancton qui maintenant ne peut plus s’emballer.
Ainsi l’eutrophisation reste un phénomène saisonnier,
brutal et fugace.
La mortalité des huîtres aux mois de juin des trois
dernières années est bien conforme à cette description de l’eutrophisation.
Elle n’a rien à voir avec les mortalités précédentes répertoriées au cours
du programme MOREST (MORtalités ESTivales) d’Ifremer : au lieu de quelques huîtres asphyxiées « ici
ou là », c’est tout un milieu qui est atteint par le manque d’oxygène
(hypoxie) et qui devient le siège de mortalités massives.
Toutes les
spécificités citées ci-dessus concernant le phénomène mortel se trouvent
expliquées :
1) Attaque préférentielle des petites huîtres :
« signature du milieu ».
2) Excellente croissance des naissains, avant
puis après,
la réaction mortelle,
car l’eau est riche en plancton.
3) Episode avoisinant le solstice d’été, période de
faibles marées
et d’un ensoleillement favorable.
4) Grande répartition géographique du phénomène en un temps relativement
réduit expliquée par l’existence, en des endroits éloignés les uns des
autres, des mêmes conditions environnementales.
En passant, soulignons
encore que la plus part des spécialistes attribuent comme cause essentielle
de l’eutrophisation, l’agriculture intensive, notamment la culture du maïs
et l’élevage des porcs.
Ainsi, par exemple, dans leur article : « Réduire
la pollution par l’azote » publié dans « Pour la Science » de
juillet 2010 ; les auteurs Alan Townsend et Robert Howarth écrivent :
« La moitié de l’Azote fourni aux champs est
perdue dans l’atmosphère (sous forme d’ammoniac et d’oxydes d’azote) et dans
l’eau sous forme de nitrates. »
LES EXPLICATIONS
DE L’IFREMER : UN VIRUS « PEDOPHILE »
Essayons
de résumer et de condenser ce que l’on apprend ça et là en lisant, dans la
presse professionnelle, les déclarations de responsables Ifremer :
« Un
virus OSHV1, (premier virus herpès ostréicole) trouvé depuis 1990 dans les
huîtres, et notamment pendant les études MOREST de 2001 à 2004, a muté en
mai et juin 2008 ».
« Au lieu de s’attaquer, ici et là, aux huîtres, petites ou grandes dès que
la température atteignait 19°(l’été), comme il le faisait avant sa mutation,
il se précipite maintenant sur les huîtres, mais
seulement sur les petites » (il est devenu pédophile !). « Dès
que l’eau est à 16°, il en fait un véritable carnage. Quand son appétit
lubrique se trouve rassasié, il se calme pendant un an pour reprendre son
activité répréhensible aux mois de mai et juin de l’année suivante. »
Voilà tout de même un
scénario compliqué qui apparemment n’engendre pas l’adhésion de tous les
ostréiculteurs.
Car enfin, jamais dans la nature un pathogène quel
qu’il soit ne s’est conduit ainsi.
Quand une épidémie de peste choléra, tuberculose, typhus, diphtérie, fièvre
aphteuse, ou que sais-je, frappe une population, ce sont tous les
individus qui sont touchés, petits ou grands jeunes , adultes ou vieux, et
ceci toute l’année.
Quand la creuse Portugaise a été touchée dans les
années 1970, toutes les huîtres crevaient, toute l’année, naissains
ou adultes sans exception.
Il en fut de même avec les maladies des Plates….
A l’appui de sa thèse, l’Ifremer avance que
« le virus Herpès a été trouvé dans toutes les
huîtres mortes ou moribondes et pas du tout dans les huîtres vivantes ».
Comme je l’ai déclaré dans Cultures Marines, n° de
septembre 2008, (article signé Ingrid Godard), « trouver
un virus et prouver qu’il est responsable d’une maladie sont deux choses
différentes. »
Tout le monde comprend
que, quand un organisme est sur le point de mourir, ses défenses
immunitaires peuvent s’écrouler et le laisser en proie à des pathogènes avec
lesquels il cohabitait jusque là paisiblement.
Ainsi le OSHV1 envahit les huîtres empoisonnées par
l’eutrophisation, et l’Ifremer prend une conséquence pour une cause.
Un chien écrasé par une auto gît dans le fossé. Au bout
de quelques jours des vers apparaissent sous sa peau. Que penserait-on d’un
observateur qui jugerait que ce sont les vers qui l’ont tué ?
Solutions
Préconisées par Ifremer pour sortir la profession de sa crise.
Sélection d’huîtres résistantes
baptisées « R »
L’institut utilise pour sa sélection d’huîtres
« résistantes », des individus issus de son programme Morest : des
triploïdes ayant résisté le mieux aux mortalités 2001-2004.
L’ennui est que justement les triploïdes se sont
montrées les plus atteintes par les mortalités de mai-juin 2009, comme
montre le tableau publié par Cultures Marines de février 2010, qui le
sous-titre : « Phénomène nouveau par rapport à
Morest, en 2009 le naissain triploïde a beaucoup moins bien résisté que le
diploïde ».
Ce tableau rassemblait
tout de même des résultats observés sur 13 sites allant de la baie des
Veys-Geffosse à l’Etang de Thau-Marseillant Est, dont la Côte
Ouest-Cotentin-Blainville Nord (avec, dans ce site, 32% de mortes diploïdes
contre 87 % de triploïdes).
Résultats obtenus avec ces Huîtres résistantes « R »
Ces huîtres, « naissains
salvateurs », ont été livrées à la profession dès septembre 2010.
Elles devaient faire leurs preuves en mai-juin 2011, dès l’apparition de la
mortalité sur les naissains.
Hélas, dès novembre 2010 certains résultats
catastrophiques ont été observés. La période de livraison était pourtant
favorable, indemne jusque là des mortalités catastrophiques dues au virus
pédophile.
- A la Bernerie en Ré, un ostréiculteur déclare :
« Le 7 octobre, j’ai rentré un lot d’huîtres
résistantes . Le 1er novembre, on était déjà à 20% de mortalité »,
(Cultures Marines de décembre 2010).
- Jean Pierre Buisson
écrit en novembre dans Ouest-France : « le plan
de réensemencement en huîtres stériles, fournies par Ifremer, est en passe
de capoter… »
- Goulven Brest, Président du Comité national de la conchyliculture,
déclare :
« Nous venons de demander à l’Etat et aux scientifiques de le stopper
immédiatement. Ce plan vire à la catastrophe. Les naissains d’huîtres R
meurent dans les écloseries et ceux qui ont été semés en Poitou-Charentes
depuis quatre semaines ne survivent pas ou très peu…. »
- Dans Cultures
Marines de décembre 2010, le Président précise :
« On devait produire entre 1,5 et3 milliards de
naissains R (résistants), finalement seul 1milliard est atteint, et sur la
moitié distribuée aujourd’hui une partie crève ».
- Dans le même numéro,
Henry Renan, Président du Comité de Survie de l’Ostréiculture, déclare au
sujet du plan de sauvetage d’Ifremer : « C’est
une véritable escroquerie ! ».
Autres pistes
proposées et expérimentées
Augmenter la densité d’huîtres dans les poches et pose
de celles-ci dans les parties hautes de l’estran (exondation). Résultats,
positifs ici, négatifs là. « Ils partent dans
tous les sens » écrit Solène Leroux dans Cultures Marines de
Février 2011.
A court d’idées des responsables d’Ifremer semblent
bien vouloir donner des leçons à profession :
- Henri Grizel, ex Directeur du Centre des Laboratoire
de La Tremblable, déclare dans Cultures Marines mai 2010 :
« depuis 15ans, la profession aurait oublié les
bonnes manières ». Il dénonce « les
densités phénoménales mises à pré-grossir ».
- Dans Conch’Magazine de janvier-février 2011, il écrit
« il convient de revenir à des méthodes plus
fondamentales…de respecter les densités et la biomasse… »
Ceux qui, comme ce chercheur, préconisent de diminuer
la densité des élevages, seraient bien en
peine d’expliquer pourquoi, alors qu’à Blainville une grande partie des
parcs était vide en mai 2010 (mortalités précédentes obligent), l’hécatombe
de juin dernier a été aussi intense que celles des années précédentes.
Et nous assistons trop souvent au délire de
déclarations scientifiques diverses péremptoires, comme celles-ci :
« Il faut créer des
hybrides pour faire face à la dégénérescence de l’huître »
(Guy Lebrun, ingénieur en aquaculture marine, Cultures Marines février
2010).
« Est-il possible
d’identifier des gènes qui résistent ?…et pourquoi le virus tue-t-il
uniquement les naissains en épargnant les adultes ? » (Professeur
Mathieu de l’Université de Caen). (Ouest-France du 19 septembre 2010).
Une vraie question se pose :
pourquoi l’Ifremer s’est-il, dès juillet 2008, fourvoyé dans son explication
virale
et pourquoi persévère-il dans son erreur ?
1) Une raison
culturelle vient immédiatement à l’esprit : depuis la
création de L’ISTPM devenu ensuite l’IFREMER, (par fusion avec le CNEXO),
les chercheurs de l’Institut se sont appliqués, avec succès, à traquer les
germes de toutes sortes, nuisibles à la salubrité de nos coquillages,
( colliformes et streptocoques fécaux, salmonelles, dynophysis, alexandriums
etc.)
et à la santé des élevages eux-mêmes,
(mise en évidence de pathogènes tels l’iridovirus, le Martellia ou le
Bonamia).
Mais ils ont ainsi, trop souvent oublié que nos
élevages vivent dans des milieux soumis aux aléas d’un environnement mobile
et changeant et qu’il est important d’en étudier et mesurer les variations.
Ainsi Henri Grizel, interrogé par Hélène
Scheffer, déclare dans Cultures Marines de mai 2010 : « Quant
à l’environnement, salinité, température, pluie, sont des paramètres qui
nous échappent… ».
Ces paramètres échappent d’autant plus aux scientifiques de l’Ifremer
que ceux-ci, comme on l’a vu, refusent de les prendre en compte.
2) Une autre raison :
politique,
celle là, compréhensible, sinon légitime, s’est vraisemblablement imposée.
Chacun connaît l’importance de
l’agriculture dans notre pays.
Pour des questions humaines et économiques que chacun
peut comprendre, le lobby agricole s’est manifesté au sein du « Ministère de
l’Agriculture, de la Pêche et des Cultures Marines ».
Quand les premières mortalité dévastatrices
des naissains sont apparues en mai et juin 2008 et que les journalistes et
beaucoup d’observateurs ont attribué , comme nous l’avons relaté, ce
phénomène à l’eutrophisation, le Ministère, on peut l’imaginer, a fait
parvenir, là où il le fallait, des consignes précises : Surtout
ne mettez pas l’Agriculture en cause !!!)
Et cette consigne a bien dû être suivie, à la lettre.
LES VRAIS RESPONSABLES DE L’EUTROPHISATION :
Les OXYDES D’AZOTE
Pourtant les choses ne sont pas si simples.
On comprend que dans des milieux peu ouverts, ou
proches de rejets agricoles intenses, tels, en Europe, la mer Baltique, le
Kattegat, certains fiords norvégiens, le nord de l’Adriatique, la Baie de St
Brieuc etc., l’influence des apports provenant des rivières soit
prépondérant.
Mais dans des systèmes ouverts tels la
côte ouest du Cotentin cette influence ne semble pas à priori, déterminante.
Chaque année 4 milliards de tonnes de Pétrole sont
consommés dans le monde.
La moitié, soit 2 milliards de tonnes, est brûlée dans
les moteurs à explosion des automobiles, camions, avions et navires.
Cette consommation utilise, 6 milliards de tonnes
d’oxygène, et entraîne avec cet oxygène, 18 milliards de tonnes d’azote
atmosphérique dans les chambres d’explosion des moteurs (ANNEXE III).
Cet azote est craqué,
au cours de l’explosion, par la température et la pression qu’il subit dans
ces chambres des moteurs thermiques.
Heureusement cet
azote, qui passe ainsi de l’état biatomique, inerte,
à l’état atomique ultra réactif, se re
combine en majeure partie en N2, immédiatement dès sa sortie de la chambre
d’explosion.
Mais une petite fraction attaque les molécules de gaz
carbonique et d’eau, issus de la réaction et produit
des oxydes d’azote qui s’échappent dans l’atmosphère.
Ils ne font qu’y passer, car les pluies les entraînent dans
les mers et les océans où ils s’installent sous forme de nitrates.
Il paraît hautement probable que le réchauffement
climatique soit responsable d’une augmentation des pluies, entraînant toujours
plus rapidement dans la mer, ces oxydes d’azote.
Quant au « Ministère de l’écologie, du développement
durable, des transports et du logement », il publie une « fiche sur les oxydes
d’azote » où l’on peut lire :
« D’après
le CITEPA (Centre Interprofessionnel Technique d’Etude de la Pollution
Atmosphérique), en 2008, les oxydes d’azote étaient principalement émis par :
- les transports sont responsables d’environ 52% des
émissions,
- suivis par le secteur de l’Agriculture et sylviculture avec 14% des émissions,
- et le secteur de l’industrie manufacturière 12%,
- la transformation d’énergie et le résidentiel- tertiaire avec chacun 8% des
émissions ? »
Certaines statistiques sur la pollution ou la teneur en CO2
dans l’air semblent rassurantes, mais elles ne traduisent pas forcément une
diminution des pollutions émises car l’augmentation de la pluviométrie, due
au réchauffement climatique, précipite ces pollutions dans les océans, plus
rapidement que par le passé, leur présence dans l'atmosphère y étant
raccourcie, les taux de pollutions relevés ne peuvent plus servir de
référence pour la santé des océans.
Ainsi on peut être pratiquement certain que
l’eutrophisation, dont nos huîtres sont victimes, a pour origine l’excès de
consommation des combustibles fossiles par les moteurs à explosion qui font
partie de notre vie de tous les jours.
Quelles solutions peut-on préconiser, immédiatement et à
long terme ?
IMMEDIATEMENT
En mai et
juin en attente du phénomène mortel, il semble essentiel d’étudier le milieu
dans lequel il va apparaître.
Il faudrait mesurer, jour après jour, la
température de l’eau, son ph, sa salinité sa teneur en oxygène. Prélever des
échantillons pour y analyser d’autres paramètres comme la teneur en nitrates, la
richesse en plancton etc.
Il serait judicieux d’associer les
conchyliculteurs à ces travaux en utilisant les bonnes volontés qui ne
manqueraient pas de se manifester.
En parallèle, des relevés météo seraient
indispensables : pluie, ensoleillement, direction et force du vent.
Il faudrait détecter l’apparition de la
mortalité sur quelques poches témoins placées à l’avance dans des endroits
judicieusement choisis. Et alerter aussitôt la profession afin que les collègues
puissent sortir à temps, leurs huîtres des zones polluées.
En même temps on pourrait procéder à des essais
d’aération sur les parcs eux-mêmes.
Dès la fin du phénomène, la profession serait
alertée, afin qu’elle puisse replacer ses huîtres en mer sans perdre de temps.
Très important serait de prévoir la reprise de
la livraison de naissain dès le mois de juillet quand l’eutrophisation est
terminée.
A LONG TERME
Utilisation de véhicules électriques !
Ne plus produire d’électricité par combustion de
combustibles fossiles !