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Texte de Georges QUETIER sur la Mortalité des Huitres
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LA FACE CACHE DE LA BIBLEPréambule
Au hasard d’un voyage dans un pays de culture protestante, dans une
chambre d’hôtel, une nuit, alors que le sommeil ne venait pas, j’ai ouvert
une Bible qui, se trouvait sur ma table de nuit et mise à la disposition du
client comme c’est la coutume là bas, et ai commencé à la parcourir.
Je suis tombé sur un passage de l’Ancien Testament, dont la violence
et la barbarie ne cadraient pas, mais pas du tout, avec l’idée que depuis
bien longtemps, je m’étais fait de cet ouvrage.
-livre aux charmantes légendes telles celles de Jonas avalé par une
baleine et recraché, vivant et intact, trois jours plus tard ou encore celle de
la mer Rouge, qui s’ouvre pour laisser passer le peuple hébreu ou de Daniel
jeté dans la fosse aux lions, qui vont le respecter…
-livre saint, parce que d’inspiration divine, du moins le dit-on, base
des religions judéo-chrétiennes et, ainsi qu’on le prétend souvent, de la
civilisation moderne qui en est issue.
Cette surprise, cette découverte fortuite, me paraissant inattendue et
étrange, j’ai cherché à en savoir davantage.
Mais au fait c’est quoi la Bible de l’Ancien Testament ? J’ai questionné mon entourage, et constaté que mon ignorance était largement partagée[1]. Il m’a fallu alors consulter les spécialistes.
Ceux-ci enseignent que l’Ancien Testament, est une compilation de
nombreux textes d’origines et de factures diverses (légendes, mythes, rites
sacerdotaux, lois, généalogies, résumés historiques, prières, cantiques,
proverbes, récits et discours de prophètes etc.…), dont la composition a pu
commencer huit siècles avant notre ère, s’amplifier au retour de Mésopotamie
du peuple hébreu, trois siècles plus tard, pour se terminer un siècle et demi
environ avant Jésus-Christ. Presque tous ces textes obéissent à une même
inspiration sacerdotale : attribuer à la pratique ou à l’abandon du culte
monothéiste du dieu d’Israël (Elohim ou Jahvéh ou l’Eternel), toutes les
prospérités et tous les malheurs du peuple Juif.
Ces spécialistes rappellent qu’aucun autre livre n’a suscité autant
d’intérêt historique, littéraire, linguistique et religieux, ni n’a été
l’objet d’autant de commentaires, d’interprétations, d’analyses et de
critiques. Ma prétention serait donc démesurée si je pensais pouvoir ajouter une pierre à un édifice de travaux si considérable et si sérieux.
Pourtant, après avoir entrepris de poursuivre mon exploration de la
Bible, mon étonnement à fait place à une conviction :
« L’Histoire Sainte » que, jeune catéchumène, on
m’enseignait était manifestement expurgée des horreurs qui parsèment la
Bible. Celle dont les films hollywoodiens se sont si souvent inspirés a été, elle aussi, aseptisée afin de rester éthiquement correcte. D’autre part, les déclarations que l’on peut entendre ici ou là, sur la Bible et son enseignement, et le simple fait que les serments dont elle sert de support et de garantie soient régulièrement prononcés au plus haut niveau, ne nous démontrent-ils pas, tous les jours, que l’idée que l’on se fait de la Bible n’est en rien conforme à la réalité que ma lecture m’a fait découvrir.
Déjà, il y a longtemps, en 1229, le concile de Toulouse, assemblé par
le légat du pape, défendait dans son quatorzième canon «aux
Laïcs d’avoir les livres de l’Ancien ou du Nouveau Testament, si ce n’est
un Psautier ou un bréviaire, ou les heures de la Vierge, et ne leur permettait
pas même de les avoir traduits en langue vulgaire ».
Le but de cet ouvrage est donc d’inviter le lecteur à découvrir avec
moi cette face cachée par un simple parcours au sein du livre lui-même.
Il suffira à montrer que la Bible, quelle que soit par ailleurs sa
valeur sur les plans de l’ethnologie et de la littérature, n’est pas du
tout ce que l’on croit qu’elle est.
Les personnages de la Bible ont-ils existé ? Les événements
qu’elle décrit se sont-ils produits ? Les uns comme les autres ne
sont-ils que le fruit de l’imagination de compositeurs talentueux, ou celui de
l’inspiration divine ?
Voilà des questions que je décide de ne pas traiter au cours de notre
exploration. [1]
Au cours de cette enquête succincte, ma sœur aînée m’a appris que
notre père, lui avait interdit de lire la Bible, « livre non correct
pour une jeune fille de seize ans ». Elle était pourtant, à l’époque,
un élément actif de son réseau de résistance.
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